Manuel FreeBSD | ||
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Précédent | Chapitre 22. Localisation - Utilisation et configuration de l'I18N/L10N | Suivant |
Dans toute sa splendeur, I18N n'est pas spécifique à FreeBSD et est une convention. Nous vous encourageons à aider FreeBSD à suivre cette convention.
Le paramétrage des “locales” est basé sur trois termes principaux: le code de la langue, le code du pays, et le codage des caractères. Les noms de “locales” sont construits à partir de ces trois éléments comme suit:
CodeLangue_CodePays.CodageCaractères
Afin de localiser un système FreeBSD pour une langue spécifique (ou tout autre UNIX® supportant l'I18N), l'utilisateur doit déterminer les codes spécifiques pour le pays et la langue (les codes pays indiquent aux applications quelle variation d'une langue donnée utiliser). De plus, les navigateurs Web, les serveurs SMTP/POP, les serveurs Web... agissent en fonction de ces codes. Ce qui suit est un exemple de codes langue/pays:
Certaines langues utilisent les codages non-ASCII sur 8 bits ou codent des caractères sur plusieurs octets, voir multibyte(3) pour plus de détails. Les vieilles applications ne les reconnaissent pas ou les remplacent à tord par des caractères de contrôle. Les applications récentes reconnaissent normalement les caractères 8 bits. En fonction de l'implémentation, les utilisateurs devront peut être compiler une application avec le support des caractères sur 8 bits ou multi-octets, ou la configurer correctement. Afin d'accepter l'usage et le traitement de tels caractères, le catalogue des logiciels portés de FreeBSD fournit pour certains programmes une version dans chaque langue. Référez-vous à la documentation I18N de chaque logiciel porté respectif.
Spécifiquement, l'utilisateur doit consulter la documentation de l'application pour décider de comment la configurer correctement ou comment passer les valeurs correctes à la procédure configure, au Makefile ou au compilateur.
Quelques éléments à garder à l'esprit sont:
Les jeux de caractères au codage simple des caractères de la bibliothèque C (voir multibyte(3)), par exemple ISO8859-1, ISO8859-15, KOI8-R, et CP437.
Les codages étendus ou multi-octets, e.g. EUC, Big5.
Vous pouvez contrôler la liste des jeux de caractères actuellement actifs dans le registre de l'IANA.
Note : FreeBSD utilise à la place un codage des “locales” compatible avec X11.
Dans le système de logiciels portés et pré-compilés de FreeBSD, les applications I18N ont été nommées avec I18N dans leur nom pour une identification aisée. Cependant, elles ne supportent pas toujours la langue désirée.
Généralement il est suffisant d'exporter le nom de la “locale” grâce à la variable LANG sous l'interpréteur de commandes utilisé lors de la session. Cela pourra être fait dans le fichier ~/.login_conf de l'utilisateur ou le fichier de configuration de l'interpréteur de commandes de l'utilisateur (~/.profile, ~/.bashrc, ~/.cshrc). Il n'est pas nécessaire de configurer toutes les autres variables de localisation comme LC_CTYPE, LC_CTIME. Veuillez consulter la documentation de FreeBSD spécifique à votre langue pour plus d'informations.
Vous devrez configurer les deux variables d'environnement suivantes dans vos fichiers de configuration:
LANG pour la famille de fonctions POSIX® setlocale(3)
MM_CHARSET pour le jeu de caractères MIME des applications
Cela comprend la configuration de l'interpréteur de commandes, la configuration spécifique des applications, et celle de X11.
Il existe deux méthodes pour configurer les “locales”, elles sont décrites ci-dessous. La première (celle qui est recommandée) est d'assigner les variables d'environnement dans une classe de session, et la seconde est d'ajouter le paramétrage des variables d'environnement dans les fichiers d'initialisation de l'interpréteur de commandes du système.
Cette méthode permet d'assigner une fois pour toute les variables d'environnement nécessaires pour le nom des “locales” et le jeu de caractères MIME et cela pour toutes les sessions au lieu de le faire à chaque nouvelle session par l'intermédiaire de la configuration des fichiers d'initialisation de l'interpréteur de commandes. La configuration au niveau utilisateur peut être faite par l'utilisateur lui-même et la configuration au niveau administrateur demande les privilèges de super-utilisateur.
Voici un exemple minimal d'un fichier .login_conf dans le répertoire personnel d'un utilisateur, fichier qui a les deux variables fixées pour le codage Latin-1:
me:\ :charset=ISO-8859-1:\ :lang=de_DE.ISO8859-1:
Voici un exemple de fichier .login_conf qui fixe les variables pour le chinois traditionnel dans le codage BIG-5. Notez les nombreuses variables supplémentaires paramétrées parce que certains logiciels ne respectent pas les variables des “locales” correctement pour le chinois, le japonais, et le coréen.
#Users who do not wish to use monetary units or time formats #of Taiwan can manually change each variable me:\ :lang=zh_TW.Big5:\ :setenv=LC_ALL=zh_TW.Big:\ :setenv=LC_COLLATE=zh_TW.Big5:\ :setenv=LC_CTYPE=zh_TW.Big5:\ :setenv=LC_MESSAGES=zh_TW.Big5:\ :setenv=LC_MONETARY=zh_TW.Big5:\ :setenv=LC_NUMERIC=zh_TW.Big5:\ :setenv=LC_TIME=zh_TW.Big5:\ :charset=big5:\ :xmodifiers="@im=gcin": #Set gcin as the XIM Input Server
Voir la configuration au niveau administrateur et la page de manuel login.conf(5) pour plus de détails.
Vérifiez que que la classe de session d'utilisateur dans /etc/login.conf fixe la bonne langue. Soyez sûr que ces paramètres apparaissent dans /etc/login.conf:
nom_langue:intitulé_comptes:\ :charset=jeu_caractères_MIME:\ :lang=nom_locale:\ :tc=default:
Donc si l'on reste sur notre exemple précédent utilisant le Latin-1, cela donnera quelque chose comme:
german:German Users Accounts:\ :charset=ISO-8859-1:\ :lang=de_DE.ISO8859-1:\ :tc=default:
Avant de modifier les classes de session des utilisateurs, exécutez la commande suivante:
# cap_mkdb /etc/login.conf
pour rendre visible à l'intégralité du système la nouvelle configuration du fichier /etc/login.conf.
Utilisez vipw pour ajouter de nouveaux utilisateurs, et créer une entrée ressemblant à celle-ci:
utilisateur:mot_de_passe:1111:11:langue:0:0:Nom d'utilisateur:/home/utilisateur:/bin/sh
Utilisez adduser pour ajouter de nouveaux utilisateurs, et faites ce qui suit:
Paramétrez defaultclass = langue dans /etc/adduser.conf. Gardez à l'esprit que vous devez dans ce cas entrer une classe par default (défaut) pour tous les utilisateurs d'autres langues.
Une variante est d'entrer la langue spécifiée à chaque fois que adduser(8) affiche
Enter login class: default []:.
Une autre alternative est d'employer ce qui suit pour chaque utilisateur de langue différente que vous désirez ajouter:
# adduser -class langue
Si vous utilisez pw(8) pour ajouter de nouveaux utilisateurs, appelez la fonction de cette manière:
# pw useradd nom_utilisateur -L langue
Note : Cette méthode n'est pas recommandée parce qu'elle demande une configuration différente pour chaque interpréteur de commandes choisi. Utilisez la méthode utilisant les classes de session utilisateur à la place.
Pour ajouter le nom de la “locale” et le jeu de caractère MIME, positionnez juste les deux variables d'environnement comme montré ci-dessous dans les fichiers d'initialisation de l'interpréteur de commandes /etc/profile et/ou /etc/csh.login. Nous utiliserons la langue allemande comme exemple ci-dessous:
Dans /etc/profile:
LANG=de_DE.ISO8859-1; export LANG MM_CHARSET=ISO-8859-1; export MM_CHARSET
Ou dans /etc/csh.login:
setenv LANG de_DE.ISO8859-1 setenv MM_CHARSET ISO-8859-1
Alternativement, vous pouvez ajouter les instructions précédentes à /usr/share/skel/dot.profile (similaire à ce qui fut utilisé dans /etc/profile ci-dessus), ou /usr/share/skel/dot.login (similaire à ce qui fut utilisé dans /etc/csh.login ci-dessus).
Pour X11:
Dans $HOME/.xinitrc:
LANG=de_DE.ISO8859-1; export LANG
Ou:
setenv LANG de_DE.ISO8859-1
En fonction de votre interpréteur de commandes (vois ci-dessus).
Pour tous les ensembles de jeu de caractères utilisés par la bibliothèque C, positionnez les bonnes polices de caractères pour la console dans /etc/rc.conf pour la langue en question avec:
font8x16=nom_police font8x14=nom_police font8x8=nom_police
Le nom_police provient ici du répertoire /usr/share/syscons/fonts, sans le suffixe .fnt.
Vérifiez également que vous avez paramétré les bonnes tables de clavier et de correspondance d'affichage pour votre jeu de caractères C par l'intermédiaire de sysinstall (/stand/sysinstall sous les versions de FreeBSD antérieures à la 5.2). Une fois dans sysinstall, sélectionnez
, puis . Alternativement, vous pouvez ajouter ce qui suit au fichier /etc/rc.conf:scrnmap=table_correspondance_affichage keymap=nom_table_clavier keychange="numéro_touche_fonction séquence"
La table_correspondance_affichage ici provient du répertoire /usr/share/syscons/scrnmaps sans le suffixe .scm. Une table de correspondance d'affichage avec une police de correspondance est généralement nécessaire pour passer de 8 à 9 bits la matrice de caractère d'une carte VGA dans une zone pseudo-graphique, i.e., déplacer les lettres en dehors de cette zone si la police d'écran utilise une colonne de 8 bits.
Si vous avez le “daemon” moused activé par défaut grâce à la ligne suivante dans votre /etc/rc.conf:
moused_enable="YES"
alors lisez les informations sur le curseur de souris dans le paragraphe suivant.
Par défaut le curseur du pilote syscons(4) de la console occupe la zone d'adresses 0xd0-0xd3 dans le jeu de caractères. Si votre langue utilise cette zone, vous devez déplacer la zone du curseur en dehors. Pour effectuer cela sous FreeBSD, ajoutez la ligne suivante dans /etc/rc.conf:
mousechar_start=3
Le nom_table_clavier provient ici du répertoire /usr/share/syscons/keymaps sans le suffixe .kbd. Si vous n'êtes pas sûr de la table de clavier à utiliser, vous pouvez employer kbdmap(1) pour tester la table sans avoir à redémarrer.
Le keychange est généralement utilisé pour programmer les touches de fonction pour correspondre avec le type de terminal sélectionné parce que les séquences de touches de fonction ne peuvent être définies dans la table de clavier.
Soyez également sûr de configurer le type de console correct dans le fichier /etc/ttys pour toutes les entrées ttyv*. Les correspondances actuellement pré-définies sont:
Jeu de caractères | Type de terminal |
---|---|
ISO8859-1 ou ISO8859-15 | cons25l1 |
ISO8859-2 | cons25l2 |
ISO8859-7 | cons25l7 |
KOI8-R | cons25r |
KOI8-U | cons25u |
CP437 (jeu de caractères VGA par défaut) | cons25 |
US-ASCII | cons25w |
Pour les langues au caractères étendus ou multi-octets, utilisez le logiciel porté adéquat de votre répertoire /usr/ports/langue. Certains logiciels apparaissent comme utilisant la console alors que le système lui voit un vtty série, par conséquent vous devez réserver suffisamment de vttys pour X11 et la console pseudo-série. Voici une liste partielle des applications pour utiliser d'autres langues sous la console:
Langue | Emplacement |
---|---|
Chinois traditionnel (BIG-5) | chinese/big5con |
Japonais | japanese/kon2-16dot ou japanese/mule_freewnn |
Coréen | korean/han |
Bien qu'X11 ne fasse pas partie du projet FreeBSD, nous avons inclus quelques éléments d'informations ici pour les utilisateurs de FreeBSD. Pour plus de détails, référez-vous au site Web d'Xorg ou à celui du serveur X11 que vous utilisez.
Dans le fichier ~/.Xresources, vous pouvez en plus adapter les paramètres I18N spécifiques des applications (e.g., polices de caractères, menus, etc...).
Installez le serveur Xorg ( x11-servers/xorg-server) ou le serveur XFree86™ ( x11-servers/XFree86-4-Server), puis installez les polices de caractères TrueType® de la langue concernée. Un paramétrage correct des “locales” devrait vous permettre de visualiser les menus dans la langue que vous avez choisie etc.
Le protocole “X11 Input Method” - méthode de saisie pour X11 (XIM) est un nouveau standard pour tous les clients X11. Toutes les applications X11 devraient être écrites en tant que clients XIM qui reçoivent les entrées de serveurs de saisie XIM. Il existe différents serveurs XIM disponibles pour différentes langues.
Certains jeux de caractères de la bibliothèque C sont généralement codés en dur dans les imprimantes. Les jeux de caractères étendus ou multi-octets demandent une configuration spéciale et nous recommandons d'utiliser apsfilter. Vous pouvez également convertir le document en format PostScript® ou PDF en utilisant des convertisseurs spécifiques à la langue.
Le système de fichiers rapide de FreeBSD (FFS) est complètement sur 8 bits, et peut donc être utilisé avec n'importe quel jeu de caractères de la bibliothèque C (voir multibyte(3)), mais il n'y a aucun jeu de caractères de stocké dans le système de fichiers; i.e., c'est du 8 bits brut et le système ne sait rien sur l'ordre du codage. Officiellement, le FFS ne supporte encore aucun jeu de caractères étendus ou multi-octets. Cependant, certains jeux de caractères étendus ou multi-octets disposent de correctifs indépendants pour FFS activant un tel support. Ce sont seulement des solutions temporaires non portables ou des “bidouilles” et nous avons décidé de ne pas les inclure dans l'arborescence des sources. Référez-vous aux sites Internet des langues respectives pour plus d'informations et pour les correctifs.
Le support FreeBSD du système fichiers MS-DOS® a la capacité paramétrable de faire la conversion entre jeux de caractères MS-DOS, Unicode et les jeux de caractères choisis pour le système de fichiers FreeBSD. Voir la page de manuel mount_msdosfs(8) pour plus de détails.
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